De par son histoire, la Macédoine du Nord est une terre riche de légendes et lieux exceptionnels. Cet État, libre depuis l’éclatement de la Yougoslavie, mérite un séjour, tant ses paysages, ses villes et ses monuments sont merveilleux.
Si nous avons tous déjà entendu parler de la Macédoine du Nord (le pays ayant changé de nom en 2018), rares sont les personnes ayant visité cet état grand comme l’ex-région Poitou-Charentes.
Pourtant, cette république des Balkans surprend toutes celles et ceux qui ont décidé de s’y rendre. Il faut dire que les arguments en faveur de cet ex-région de la Yougoslavie ne manquent pas. En effet, la Macédoine du Nord possède des paysages à couper le souffle, grâces à ses différents reliefs. Ici, les lacs et les montagnes garnissent le paysage.
L’Histoire n’est pas en reste, puisqu’Alexandre le Grand, l’Empire Romain, Byzance et l’ère communiste ont tous eu la main mise sur ces terres. La Macédoine du Nord a donc tout pour vous émerveiller. Et c’est pourquoi For Travel Lovers vous invite à plonger au cœur de ce territoire méconnu.
Skopje, porte d’entrée pour le pays
Votre séjour commence à Skopje, la capitale et porte d’entrée des touristes étrangers. À peine arrivé·e·s, le passé communiste du pays est indéniable. Son architecture est fortement influencée par la période, au point de faire de Skopje le plus beau témoignage de l’art brutaliste. Une particularité malheureuse, puisqu’elle est due au séisme qui a touché la ville en 1963, qui a ravagé pas moins de 80% du territoire skopiote.
Avec plus de 1 000 morts, 3 000 blessés et 120 000 nouveaux sans-abris, la ville sera reconstruite dans l’urgence, sans plan ni volonté artistique. Skopje n’est donc pas la plus belle des villes.
Autre conséquence du séisme, les 80% du territoire détruit ont aussi vu des témoignages du passé s’envoler. Seuls quelques lieux et monuments survécurent, comme le Pont de pierre, le Vieux Bazar ou encore l’Acqueduc, ce qui leur confère une valeur symbolique inestimable.
Mais aujourd’hui, Skopje a digéré ce tragique événement et regarde vers l’avant. Désormais, la capitale souhaite faire peau neuve, grâce à une modernisation des infrastructures. Quatre exemples de cette modernisation sont d’ailleurs devenus des incontournables.
Le premier lieu n’est nul autre que la Place de Macédoine, la plus grande de la ville. Si ses 18 000m² impressionnent, le réel intérêt de la place est de découvrir la statue d’Alexandre le Grand, qui régna sur la Macédoine Antique au Ier siècle avant notre ère. Le second est l’exceptionnelle Cathédrale Saint-Clément d’Ohrid, construite sur une base rotonde.
En poursuivant votre chemin, vous découvrez le Pont des Civilisations, sur lequel vous pourrez admirer 37 statues, qui représentent les plus grandes personnages de l’histoire nord-macédonienne. Preuve que la ville cherche à mettre en avant son passé, prouvant ainsi que la capitale a tout pour être une destination touristique de choix.
Enfin, votre balade sur les traces du nouveau Skopje s’achève au Mémorial dédié à Mère Teresa. Issu de la minorité albanaise, Mère Teresa est le personnage contemporain le plus emblématique du pays. Son pays natal a tenu à lui rendre hommage, transformant l’église de son baptême en un mémorial dédié à son oeuvre. Une visite saisissante, nous plongeant au cœur de la vie du Prix Nobel de la Paix 1979.
Néanmoins, cette volonté de modernité n’est pas un succès en tout point. De plus en plus, de grands bâtiments voient le jour un peu partout dans la ville, parfois même collés aux derniers vestiges du passé. Ce contraste n’est pas sans conséquences, puisque les rares témoignages du passé passent parfois inaperçus, alors que ce sont bel et bien eux qui font la singularité de Skopje.
Mais pour finir sur une touche positive, et avant de filer vers de nouveaux horizons, sortez de la métropole et prenez de la hauteur. L’objectif ? Gravir le Mont Vodno, qui domine la Skopje, et dont le point culminant (le Pic Krstovar) pointe à 1 066 mètres d’altitude. Une fois le sommet atteint, le spectacle offert est fabuleux.
Le panorama est du plus bel effet, notamment de nuit, où seule la ville s’illumine. Enfin presque, puisque derrière vous, vous n’aurez évidemment pas manqué la Croix du Millénaire, la plus haute croix du monde. Si la croix attire forcément les touristes curieux, ce n’est pas son but premier. Elle démontre surtout le lien fort qui unit la Macédoine du Nord et l’Église orthodoxe, majoritaire à 67%.
Le lieu, magnifique et symbolique, marquera dignement la fin de votre passage à Skopje, une ville méconnue mais qui séduit chacun de ses visiteurs.
Vélès et Bitola, les villes miroir
Si Skopje est une étape charmante, elle reste insuffisante pour comprendre complètement l’Histoire de la Macédoine du Nord. Pour mieux cerner cet état si particulier, il faut continuer votre chemin plus au sud, dans deux villes dîtes « miroirs », tant elles reflètent parfaitement la culture, l’Histoire et les traditions nationales.
C’est à Vélès que la découverte continue, où quelques minutes suffisent pour se rendre compte que l’on entre dans une Macédoine du Nord plus authentique. On le remarque notamment à l’architecture de la vieille-ville, bien différente qu’à Skopje.
Impossible également d’échapper à la période communiste, qui fit de Vélès une ville industrielle de premier plan, et dont les usines fonctionnent toujours. Ce passé, Vélès l’a longtemps payé, puisque son statut industriel a longtemps fait fuir compatriotes et étrangers. Encore aujourd’hui, la ville est réputée pour la mauvaise qualité de l’air, faisant de Vélès l’une des villes les plus polluées d’Europe.
Pourtant, ne pas visiter Vélès serait une erreur. Encore plus pour les amateurs de littérature, puisque Vélès n’est nul autre que la ville natale de Kotcho Ratsin, considéré comme le fondateur de la Macédoine du Nord. Un détail qui fait la fierté des locaux, qui ont tenu à entretenir son héritage. C’est dans cette dynamique qu’ont été créées les « Rencontres de Ratsin », le principal festival de poésie des Balkans.
Enfin, si le temps vous le permet, profitez-en pour visiter sa maison, devenue un musée consacrée à la vie du poète, bercée entre littérature et mouvement révolutionnaire.
Après avoir découvert Vélès, prenez la direction d’une autre ville authentique : Bitola. Malgré une population de 74 000 habitants, vous voilà dans la deuxième plus grande ville du pays. Dès votre arrivée, une certaine sérénité se dégage. Ses rues piétonnes, ses petites places remplies de cafés, et ses jolies fontaines créent une atmosphère paisible.
D’ailleurs, cette tranquillité peut s’accroître en sortant un peu de la ville. Pour cela, prenez vos plus belles chaussures de randonnées et perdez-vous dans la nature luxuriante du Parc national du Pelister. Vous y découvrez un panorama somptueux, composé de pins macédoniens, de petits lacs, et d’une vue inégalable sur la plaine alentour. De quoi récompenser l’effort physique enduré.
Mais avant de redescendre, marchez encore un peu jusqu’au sublime lac Prespa, où toutes les eaux de la montagne se rejoignent. Que dire devant un tel spectacle naturel, où montagnes et eaux turquoises suffisent à vous émerveiller.
Après ce petit détour hors de la ville, votre retour dans Bitola permet de noter qu’ici aussi, la culture joue un rôle central. Par exemple, il est fort probable que durant votre passage, un festival soit organisé. Dans le cas contraire, le joli théâtre accueille des pièces en tout genre.
Toutefois, ce statut de ville culturelle est relativement récent. Ce n’est qu’avec la création de l’université de Bitola, en 1979, que la vie culturelle a pris une autre dimension. La population est désormais plus jeune, et attire des étudiant·e·s venu·e·s de toute la péninsule balkanique.
Enfin, tout au long de votre promenade , l’Histoire du la Macédoine du Nord vous est forcément contée. Chaque quartier, bâtiment, musée ou statue nous apprend quelque chose.
Son Vieux Bazar, où siège la Tour de l’Horloge, témoigne l’influence du royaume ottoman sur la construction de la ville. Les bâtiments résidentiels, eux, rappellent la partie la plus historique de Skopje, datant du régime yougoslave. Les nombreuses églises, synagogues et mosquées évoquent, quant à elles, le Bitola cosmopolite où Macédoniens, Albanais et Turcs cohabitent dans la sérénité, bien loin des conflits d’antan.
Enfin, les ruines d’Heraclea permettent de revenir aux fondations de la ville, lorsque la Macédoine n’était qu’une et indivisée, quatre siècles av.J-C.
Ohrid : le trésor national et dynamique
Pour parfaitement conclure cette découverte de la Macédoine du Nord, il aurait été impossible de ne pas citer Ohrid, le véritable trésor du pays. Et pour en prendre plein les yeux dès votre arrivée, direction l’un des plus vieux lacs du monde: celui d’Ohrid. Vous voilà devant un lac gigantesque, si grand (358 km²) qu’il est impossible d’entrevoir ses deux extrémités.
Si des excursions sur le lac existe, vous prenez le risque de tuer tout le charme, puisque ces activités sont pratiquées par de nombreux touristes. À la place, prenez vos chaussures de randonnées et baladez-vous tout autour du lac, à la recherche de petites plages sauvages et coins méconnus, où la magie opérera encore plus.
C’est d’ailleurs en faisant le tour du lac que vous découvrirez une des autres spécialités d’Ohrid, à savoir ses lieux de culte. L’occasion de découvrir la pittoresque chapelle Saint-Michel, construite en creusant dans la roche.
Plus loin, les monastères Saint-Baum et Saint-Pantaleimon d’Ohrid s’offrent à vous. Leurs architectures, de style byzantin, sont mondialement réputées. À l’intérieur, le spectacle est tout aussi fantastique, puisque de nombreuses fresques ornées d’or vous attendent.
Mais si l’on ne devait retenir qu’un lieu spirituel, et ce dans la totalité de la Macédoine du Nord, ce serait sans aucun doute l’église Saint-Jean Kaneo, posé à bord de falaise. La structure est impressionnante, l’intérieur sublime. Voilà le fameux feu d’artifice tant attendu.
Mais si le lac d’Ohrid est un endroit aussi magnifique, c’est aussi et surtout grâce au décor alentour. En effet, tout autour de l’eau, des montagnes dominent les eaux. Mieux, sur l’une des rives, c’est tout simplement un parc national qui habille le paysage. Il s’agit du Parc national de Galitchitsa.
Si vous avez gardé vos chaussures de randonnée, vous avez très bien fait, puisqu’une montée s’impose. L’effort fourni n’est pas des plus simples, mais la récompense est tout simplement incroyable. Une fois sur le toit du parc, c’est un panorama sur le lac qui vous est proposé. Posez-vous un instant, et profitez du moment. Ce genre d’instant qui vous rappelle pourquoi vous aimez tant voyager.
Enfin, si le temps vous le permet, la ville d’Ohrid vaut également le coup d’œil. Dirigez-vous vers la vieille-ville, pour y découvrir ses rues pavées et ses maisons traditionnelles. Si l’endroit est parfois bondé de touristes, l’ambiance y reste légère.
Puis une fois la vieille ville découverte, grimpez au sommet de la commune pour découvrir la forteresse de Samuel. Elle porte le nom de son fondateur, Samuel Ier, tsar de Bulgarie, qui fit d’Ohrid sa capitale, en 969. Une visite qui permet d’admirer des fortifications parfaitement conservées, mais aussi de découvrir l’histoire de la ville.
Ainsi s’achève votre découverte de la Macédoine du Nord, une merveille des Balkans, trop souvent ignorée. Un pays à l’Histoire diverse, et dont la culture reflète son emplacement, à la croisée de deux mondes.