La minuscule ville d’Haid Al-Jazil a été construite sur un rocher et ressemble à un décor de film fantastique !
Si vous aimez les villages incongrus, si vous aimez vous sentir comme transporté dans un autre monde, si vous avez envie de vivre dans un paysage fantastique, tout juste sorti de l’imagination d’un auteur de science-fiction, alors le village d’Haid Al-Jazil est l’endroit où il vous faut aller.
Une construction terrienne
Situé au Yémen, ce village complètement irréel est perché sur un bloc de roches en équilibre à plus de 150 mètres au-dessus de la vallée du Wadi Hadramaout. Il est principalement constitué de maisons en briques de boue qui confondent les habitations dans le décor naturel. Les maisons deviennent alors quasiment invisibles.
La vallée, constituée certes d’oasis et de magnifiques palmeraies est avant tout une succession de plateaux désertiques qui sont découpés par des falaises d’une verticalité prodigieuse, comme si Mère Nature souhaitait préserver ce lieu des intrusions extérieures.
Mais les habitants ont su ruser et pour bénéficier de ce paysage hors du commun, ils ont érigé leurs maisons avec un matériau basique, la boue et la brique séchée. Il faut savoir que la brique séchée résiste près de 250 ans au soleil sans jamais s’effriter ni s’abîmer.
Comme le bois est trop rare dans cette région, la brique est préparée à partir d’argile séchée et est ensuite mélangée avec de la paille de maïs. La pâte obtenue est piétinée par les animaux ou pétrie par les habitants et enfin moulées dans des formes en bois. Au bout de quelques heures, les briques obtenues sont suffisamment résistantes pour la construction de maisons et autres édifices.
Solutionner le manque d’eau
Il vaut non seulement le détour pour les paysages qu’il l’entoure, pour ses déserts environnants et ses hauteurs montagneuses mais ce qu’il y a de si singulier à Haid Al-Jazil, c’est qu’il n’y a pas de point d’eau : aucun lac, aucune rivière.
Cette spécificité de Haid Al-Jazil a poussé une partie de la population locale à trouver des astuces quant à leurs lieux d’habitation : ils ont décidé de les construire en hauteur dans ces vallées fluviales saisonnières, on appelle cela les « wadis ».
Au Yémen, le problème du manque d’eau est très sérieux et c’est une réalité avec laquelle les populations doivent composer tous les jours. La construction en hauteur de ces maisons si atypiques et surtout leur matériau premier qu’est la boue permet de capter les eaux de pluie et de tirer profit d’autres réserves éventuellement.
Mais le problème de l’eau est devenu un sujet de crise récurrent : les guerres diverses et les crises sociales ont exacerbé ce problème et aujourd’hui, le Yémen fait partie des 10 pays au monde les plus pauvres en eau.
Une situation alarmante qui demande une adaptation constante et de chaque instant de la part des populations locales comme celle de Haid Al-Jazil. C’est sûrement l’un de ces villages millénaires qui a su conserver son patrimoine et le transmettre aux générations suivantes avec un savoir-faire et un sens de l’esthétisme incroyables.
Malheureusement, le contexte de sécurité actuel rend impossible tout voyage au Yémen. Pour découvrir ces décors digne du Seigneur des Anneaux, il faudra attendre… mais jusqu’à quand ?