Sommaire
- Erevan, une capitale aux multiples couleurs
- - La Ville Rose...
- - ... aux noirs souvenirs
- Découverte des monastères arméniens : à l'origine du christianisme
- - Geghard, le monastère sculpté dans la roche
- - Haghpat et Sanahin, les monastères médiévaux
- Les lacs arméniens, un voyage féérique
- - Sevan, le lac haut perché
- - Akna, l'Oasis au milieu des montagnes
- - Kari, le lac des dragons
Forte d’un lourd passé à l’origine d’une identité marquée, l’Arménie est un pays souvent trop peu cité comme destination touristique. Elle est pourtant la terre d’accueil de nombreuses merveilles.
Découvrons un pays, que les moins aguerri·e·s, ne peuvent pas connaître. L’Arménie, considérée historiquement comme une nation Européenne, se situe pourtant dans la région du petit Caucase en Asie occidentale, et compte environ 3 millions d’habitants. Et si l’humble pays, qui leur sert de nid, ne paye pas de mine, c’est là que se côtoient les peuples oubliés et ceux qui n’oublient pas.
De sa capitale Erevan, dans laquelle flotte une atmosphère bohémienne, jusqu’à ses lacs féériques les plus hauts perchés, nous voyagerons dans cet article au centre de la terre, nous vous emmènerons au pays des merveilles.
S’il semble que la misère soit moins pénible au soleil, c’est bien sur les terres arméniennes, bercé·e·s par les reflets de ciel bleu, que nous vous invitons à vous laisser tenter par vos idées vagabondes.
Erevan, une capitale aux multiples couleurs
Pour débuter notre voyage en Arménie, nous avons fait le choix de la facilité, celui de poser le pied dans la capitale : Erevan. Belle de mille détails, marquée par l’Histoire et représentative de l’ambiance du pays, Erevan n’a pas mis longtemps à nous séduire.
Construite en 782 avant notre ère, elle est l’une des villes les plus anciennes du monde. Capitale culturelle chargée d’émotion, Erevan nous plonge dans un passé aux histoires sévères, tout en gardant une atmosphère au charme léger, à laquelle vous ne pourrez que succomber.
La Ville Rose…
Notre premier coup de cœur en arrivant dans le centre d’Erevan est l’architecture. Pas grandiose ni bluffante, c’est surtout sa couleur qui nous saute aux yeux. On comprend très vite, à la vue de toutes ces façades, pourquoi elle est surnommée la Ville Rose !
Ici, la plupart des monuments ont été élevés à l’aide de pierres volcaniques, de couleur rose pâle, donnant à la ville une atmosphère de douceur et de bien-être que des mots ne sauraient vous transmettre. Que l’on se sent bien, à flâner dans les rues d’Erevan, au milieu de cette population arménienne qui ne semble pressée de rien.
Difficile d’ailleurs de croire que nous sommes dans la capitale du pays. Bien qu’Erevan regroupe plus d’un million d’habitants, soit plus d’un tiers de la population globale, tout ici inspire à la détente. Comme si, tout le monde semblait vous dire : « Prenez votre temps ».
Alors surtout, prenez votre temps, et laissez-vous porter par les odeurs de fleurs qui vous feront faire le tour des 12 districts d’Erevan, jusqu’à Vernissage, son marché aux puces regorgeant de couleurs.
Visitez ses monuments religieux, qui vous rappelleront que l’Arménie est le 1er pays à avoir adopté le christianisme. Faîtes-vous surprendre par ses références à la culture française – notamment ses excellentes boulangeries -, et surtout n’hésitez pas à succomber aux charmes de la gastronomie aux saveurs orientales.
À l’image des couleurs qui prédominent les murs de cette capitale, accordez-vous, le temps de votre séjour à Erevan, le droit de voir la vie en rose.
… aux noirs souvenirs
Mais si le charme d’Erevan nous pousse à la flânerie et à la légèreté, nous ne pouvons en oublier qu’elle porte un lourd fardeau. Des souvenirs sombres qui contrastent avec les douces couleurs de son centre historique.
Le 24 avril 1915, il y plus d’un siècle, le peuple Arménien subissait le début du 1er génocide de l’Histoire. Alors, en l’espace d’une année, plus d’1,3 millions d’arménien·ne·s, de tout âge et de toutes cultures se sont vus sacrifié·e·s, au nom de la bêtise humaine. Un génocide qui peine encore à être reconnu par certains gouvernements, qui semblent incapables de comprendre que le poids de la vérité n’est pas plus lourd que celui de la honte.
Alors, pour rendre hommage à ce peuple, à ces hommes, femmes et enfants sacrifiés, vous pouvez déposer une fleur au cœur du Tsitsernakaberd, le mémorial dédié à leurs mémoires. Situé sur l’une des collines d’Erevan, il est composé de 12 stèles de granit disposées en cercle.
Plus qu’une « visite », c’est un devoir de mémoire que de se rendre dans ce mémorial. Un monument à l’ambiance forcément pesante, où les ombres du passé deviennent si lourdes que chaque pas se mue en pénitence. Un passage certes difficile, mais duquel vous ne pourrez sortir indifférent.
Découverte des monastères arméniens : à l’origine du christianisme
Après notre séjour éprouvant mais tellement satisfaisant au cœur de la capitale arménienne, nous reprenons la route. Notre but désormais : vous faire découvrir la beauté des monastères d’Arménie, qui sont eux aussi un rappel à l’Histoire du pays.
Effectivement, l’Arménie est la première nation à avoir adopté le christianisme comme religion officielle, au IVème siècle. De ce fait, c’est ici que certains des plus anciens et des plus majestueux monastères sont sortis de terre. Alors prenons la route et profitons-en pour apprécier les merveilles montagneuses que nous offre également le territoire arménien.
Geghard, le monastère sculpté dans la roche
Notre route à l’assaut de ces monastères effectue son premier arrêt à Geghard, à environ 40 kilomètres d’Erevan. Encore sous le charme des paysages verdoyants qui bordent les chemins vous y menant, vous serez probablement abasourdi·e·s par la force qui se dégage de cet édifice, à peine les yeux posés dessus.
Imaginez désormais que sa construction ait débuté au IVème siècle, uniquement à l’aide de marteaux et de ciseaux. Surtout, que les premiers travaux pour édifier ce bijou architectural furent… taillés dans la roche !
Il aura fallu plus de neuf siècles pour terminer l’ensemble des constructions qui composent ce complexe monastique, tant les détails y sont travaillés. En vous perdant au cœur de ces tunnels envoûtants, vous pourrez tomber sur différents édifices.
Parmi eux, l’église de la grotte d’Avazan, dont l’eau de sa
Haghpat et Sanahin, les monastères médiévaux
Pour continuer notre route religieusement historique à travers l’Arménie, nous prenons cette fois la direction du Nord-Est. Notre direction n’est autre que la sublime province d’Alaverdi, ville médiévale fondée sous l’impulsion de la grande reine Khosravanush.
C’est ici que vous tomberez sur deux merveilles architecturales, toutes deux placées sous la protection de l’Unesco : les monastères d’Haghpat et de Sanahin.
Situés à quelques kilomètres l’un de l’autre, vous pourrez aisément vous balader au sein de ces édifices, qui semblent maîtres du temps. Si l’on ne connait pas leurs dates exactes de construction, il semble, au vu de leurs architecture qu’ils ont vu le jour durant l’Antiquité.
Depuis, ils ont tous deux résisté aux tremblements de terre et autres invasions en tout genre. Appréciez le calme régnant ici, tout autour de vous, et laissez-vous prendre au jeu de l’exploration de ces terres presque divines…
Le monastère orthodoxe de Sanahin offre lui une véritable impression d’abandon total à la nature.
La flore, recouvrant une partie de ses toits, lui octroie un côté authentique, naturel, hors du temps. Un reflet de l’ambiance sauvage qui s’en dégage, rappelant même les temples abandonnés perdus de la jungle amazonienne.
Les lacs arméniens, un voyage féérique
Sans plus attendre, après ces escapades spirituelles inoubliables, nous n’avons qu’une idée en tête : partir à la découverte des lacs arméniens ! C’est un monde féérique dans lequel nous vous invitons désormais, fait de terres, d’eau, et de glace !
Sevan, le lac haut perché
Quelle merveille naturelle que le lac Sevan. Perché à plus de 1900 mètres d’altitude, il est l’un des plus grands lacs au monde, et aussi l’un des plus élevés. Niché entre plusieurs chaînes de montagnes, il s’étend sur 78km de long, pour le plus grand bonheur de nos yeux ébahis.
Bercés de plages et de sentiers de randonnées, le lac et ses alentours nous offrent une atmosphère égale à son eau : d’une douceur exquise. En vous promenant, vous tomberez peut-être sur le monastère de Sevanavank. Son emplacement ainsi que le sublime petit chemin à emprunter pour y accéder ajoute encore plus au côté féérique de l’endroit.
L’ambiance qui s’échappait de la capitale Erevan nous revient alors en tête, et nous murmure ceci : « Prenez votre temps »…
Akna, l’Oasis au milieu des montagnes
Situé au pied du mont Adjahak, le lac Akna se définit par sa beauté inattendue, presque irréelle. Accessible seulement après un long trek au cœur des massifs volcaniques de Gegham, il donne l’impression d’une oasis dans le désert.
Aride, brut, presque sévère, l’endroit est d’une rare pureté. Comme si Akna était tombé du ciel, écartant les montagnes qui l’entourent pour y former un doux cratère, apportant de la tendresse dans ces paysages immaculés de toutes traces humaines.
Profitez-en pour grimper tout en haut de l’un de ses cols, pour vous rapprocher encore un peu plus du ciel. Alors, respirez, et capturez l’instant pour le figer dans vos souvenirs, car c’est pour toujours que vous souhaiterez vous souvenir de cette atmosphère, époustouflante.
Kari, le lac des dragons
C’est avec la légende du lac Kari que nous terminons notre route à la recherche des plus beaux lacs d’Arménie. Kari, aussi appelé le « Stone lake », lac de pierres, se situe à 3 200 mètres d’altitude, au creux du mont Aragat.
Selon une légende arménienne, 4 frères dragons vivaient, dans un autre monde, perchés sur le mont Aragat. Des frères qui ne pouvaient vivre l’un sans l’autre. Alors, lorsque l’un d’eux péri, les trois autres se laissèrent à leur tour mourir. En punition, ils furent tous transformés après leur mort en rivières, eux les dragons de feu, et forcés à s’écouler dans différentes directions.
Mais cherchant à tout prix à se rapprocher, ils finirent avec le temps par changer légèrement la direction de leur courant respectif, allant jusqu’à former un trou au sein du mont Aragat pour s’y rejoindre et, ensemble, devenir le lac Kari.
Aujourd’hui, le lac Kari propose une beauté féérique, davantage encore lorsque l’hiver est tombé. Les 4 sommets enneigés du mont Aragat qui l’entoure offre alors un décor digne d’un film de Miyazaki. Le lac, gelé, devient le reflet d’un ciel qui se confond avec la terre bénie qui nous borde.
Cette terre bénie ne se termine pas ici, au contraire de notre article. Prenez le temps de découvrir toutes les facettes qu’offre l’Arménie, ses paysages, son Histoire, son peuple. De la création de son alphabet pour sauvegarder les textes de grecs anciens, à la découverte des gorges de Garni que l’on surnomme « la symphonie des pierres », l’Arménie est un trésor de culture aux richesses infinies, un véritable pays des merveilles.