Visiter les Catacombes de Rome

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En visitant les catacombes de Rome, faites un pèlerinage culturel pour explorer les excavations souterraines de Rome à l’époque antique et chrétienne.

Autour de la ville de Rome, il existe plus d’une soixantaine de catacombes et des milliers de tombes, dont certaines datent de plus de 2000 ans. Les catacombes de Rome furent construites le long des voies consulaires – les voies du réseau routier créées par les Romains – par les juifs et les chrétiens et l’on peut de nos jours n’en visiter que six d’entre-elles : les catacombes de Saint-Calixte, les catacombes de Saint Sébastien, celles de Domitille, de Priscille, et de Saint-Agnès et enfin, les catacombes des Saints Marcellin et Pierre.


Voici quelques informations à connaître avant de visiter les différentes catacombes de Rome :

Les catacombes de Saint-Calixte

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Situées sur la Via Appia, elles sont les plus grandes de Rome : un réseau de 20 kilomètres, d’une profondeur de 20 mètres, réparties sur 15 hectares et quatre niveaux ! Apparues vers le milieu du second siècle, elles accueillent la sépulture de dizaines de martyrs, de 16 Papes et plus de 500.000 fidèles chrétiens.


Administrée par le prêtre Calixte, cette catacombe romaine devint le cimetière officiel de l’Église de Rome. Deux basiliques et trois absides permettent de la reconnaître à la surface de la terre. Elle recouvre la crypte des Papes – surnommée « le petit Vatican » car 9 Papes et 8 dignitaires de l’Église catholique du 3ème siècle y reposent -, et la crypte de Sainte-Cécile.

Visiter les catacombes de Rome, c’est revisiter les couloirs du Temps et admirer les fresques peintes par les chrétiens qui usaient de symboles gravés dans les parois des cryptes pour professer leur foi.

Les catacombes de Saint-Sébastien

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Du nom du martyr romain ayant vécu au 3ème siècle, ils sont pourtant fondés au 14ème siècle avant J-C. Le complexe de Saint-Sébastien a cessé de servir de cimetière au 5ème siècle de notre ère.

Il comporte quatre étages et de 90.000 à 120.000 tombes. On y découvre des fresques avec ornements typiques des premiers chrétiens, comme un orant, l’histoire de Jonas (4ème siècle), le miracle de Saint Gérase. La Piazzola, entrée de ces catacombes, abrite trois mausolées conservés par le temps : ce sont des monuments païens réutilisés par les chrétiens.

Les catacombes de Domitille

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Elles datent du second siècle, et porte le nom de Flavia Domitilla – Aurelia Petronilla -, nièce de Flavius Clemens, un consul de Rome en 95. Ce dernier fut condamné à mort par l’empereur Domitien (51-96) pour avoir eu des sympathies chrétiennes, et condamna à l’exil dans les îles Pontines son épouse et sa nièce. Dans ces cimetières, l’on trouve aussi les sépultures de Nérée et Achille, soldats victimes de la persécution de Dioclétien (244-311).


Les galeries souterraines s’étendent sur 12 kilomètres, contiennent encore des ossements – la seule – et regroupent 80 tombes peintes, ce qui en fait l’une des plus grandes collections de catacombes peintes. Le visiteur peut observer une fresque datant du second siècle incroyablement bien conservée.

Les catacombes de Priscille

Développées dès le second siècle et jusqu’au 4ème siècle, elles sont les mieux conservées de la Via Salaria. Son nom provient d’une dame de la noblesse, membre de la famille sénatoriale Acilii, qui aurait été propriétaire, fondatrice ou donatrice du cimetière.

De nombreuses inscriptions mentionnant les apôtres Pierre et Paul y figurent sur les parois ainsi que des fresques évoquant l’ancien et le nouveau testament. Sept papes du 3ème au 6ème siècle y sont aussi enterrés.

Les catacombes de Sainte Agnès

Agnès, une jeune martyr chrétienne âgée de 12 ans, fut enterrée sur la Via Nomentana, dans un hypogée appartenant à sa famille. Les causes de sa mort divergent : elle aurait été torturée par le feu, égorgée ou décapitée. Une mort violente qui aurait suscité la vénération des fidèles, dont la famille de l’empereur Constantin.

L’abside de la catacombe est ornée d’une mosaïque représentant Agnès entre les Papes Honorius et Symmaque.

Les catacombes des Saints Marcellin et Pierre

Des galeries qui font remonter au temps de l’empereur Dioclétien (51-96), où vivaient les Saints Pierre et Marcellin. Ils furent martyrisés par l’empereur, décapités à Rome où, avant d’être exécutés, eurent été forcés de creuser à la main leur propre tombe.


Le cimetière souterrain s’étend sur 18.000 m², et abriterait plus de 15.000 sépultures. On y trouve des pierres tombales évoquant les niches funéraires, des signes utilisés par les premiers chrétiens pour pratiquer leur foi.

Informations pratiques communes

Pour visiter les catacombes de Rome, les horaires sont donc souvent les mêmes, mais les jours et les dates de fermetures diffèrent selon les lieux. Pour visiter les catacombes de Rome sereinement, il vaudra mieux réserver votre billet à l’avance. Sachez qu’une excursion comprenant la visite des catacombes et des basiliques est possible, à partir de 50€.

L’histoire des catacombes dans la Rome antique

Les catacombes ne sont pas exclusivement chrétiennes. Les païens, les Phéniciens et les juifs les utilisaient déjà, bien avant le développement de l’Empire Romain. Pour visiter les catacombes de Rome, on arpente un véritable gruyère.

Aux abords de Rome, les Étrusques, les communautés juives et les chrétiens réservaient une sépulture souterraine à leurs défunts, de la fin du second siècle avant J-C jusqu’au cours des premiers siècles après J-C. Ce sont de profondes galeries enchevêtrées parfois sur cinq étages. Il y aurait, autour de la capitale italienne, jusqu’à 900 kilomètres de galeries, d’une profondeur de 22 mètres en dessous du sol.

La loi de l’Empire Romain interdisait d’enterrer les corps dans la cité impériale pour des raisons sanitaires, afin de se prémunir contre la prolifération des maladies. Ainsi incinéraient-ils leurs morts et les voies romaines ont été parsemées de tombeaux patriciens – citoyens appartenant à la noblesse – dont les cendres étaient conservées dans des urnes. Or les chrétiens pensaient qu’il fallait enterrer les corps sans incinération, ce afin d’être prêts pour la résurrection. Les corps reposaient donc dans des cavités souterraines enfouies dans le tuf, une couche de sédiments volcaniques dans le sol.

La thèse la plus communément admise voudrait que les chrétiens et les juifs se mirent à développer ces catacombes pour fuir les persécutions. Ces cimetières à hypogée auraient eu pour finalité d’inhumer les fidèles côte-à-côte plutôt que de les faire reposer avec leurs proches. Ce serait donc exclusivement des cimetières créés pour éviter l’incinération imposée par la loi de Rome.

D’autres scientifiques estiment qu’elles servaient à faire des réunions clandestines sous terre pour honorer les défunts et pour fuir la police de l’empire, la garde prétorienne.

Après la chute de Rome, les catacombes furent vénérées pendant plus de 400 ans (400-800) comme d’authentiques sanctuaires des martyrs chrétiens, et elles devinrent un lieu de pèlerinage pour prier auprès des tombes. Lors de l’invasion de l’Italie par les Goths et les Lombards – nommés « Barbares » par les romains -, les catacombes furent pillées, saccagées, détruites, puis abandonnées. Au fil des siècles, la végétation obstrua l’entrée des cimetières et les chrétiens du Moyen-Âge en perdirent même la trace. Leur redécouverte fut permise par Antonio Bosio (1575-1629) et bien plus tard, par les fouilles de Giovanni Battista de Rossi (1822-1894), fondateur de l’archéologie chrétienne.

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