Sommaire
- Les Bouches de Kotor, véritables portes d’entrées
- Cetinje et le Mont Lovćen, le cœur historique du Monténégro
- Du Durmitor à Biograska Gora, à la découverte du Monténégro des montagnes
- De Budva à Bar, la côte merveilleuse du Monténégro
- Le monastère d'Ostrog, au détour du Monténégro religieux
- De Skadar à Ada Bojana, les beautés de la frontière albanaise du Monténégro
Indépendant depuis 2006, le Monténégro est un pays aux multiples facettes. Bénéficiant de paysages splendides et de belles vieilles villes, ce petit État reste néanmoins mystérieux.
Les Balkans font partie de ces régions à la fois fascinantes et complexes. De par ses origines, son histoire et son présent, le Monténégro est l’exemple topique de cette contrée d’ex-Yougoslavie.
Peuplée d’à peine 620 000 âmes, l’ancienne province a recouvré son indépendance près d’un siècle après le renversement de la dynastie royale des Petrović-Njegoš, le rattachement à la Serbie et l’intégration à la Yougoslavie. Une fierté pour le peuple monténégrin, dont les plus fervents n’ont de cesse de rappeler la lutte opposée par leurs ancêtres aux Ottomans.
Aujourd’hui, le Monténégro reste encore un pays hésitant entre l’attraction exercée par l’Ouest et l’Union européenne, et ses racines slaves à l’Est avec notamment des relations complexes avec la Serbie. Le Monténégro est notamment resté lié avec cette dernière plus de dix ans après la dislocation de la Yougoslavie. Toujours est-il que la seule certitude est la forte dépendance économique au tourisme. Et pour cause ! Le Monténégro offre des paysages majestueux, une côte n’ayant rien à envier à la Croatie, de la haute montagne et une nature préservée.
Chose rare pour un pays, c’est aussi un tourisme de petites villes. En effet, sur les six plus grandes agglomérations, seule Herceg-Novi présente un réel intérêt pour le visiteur ! Oubliez donc la capitale Podgorica ou sa seconde Nikšić et découvrez les véritables richesses du pays. C’est d’ailleurs l’un des points sensibles du pays, l’absence de mise en valeur des richesses des grandes villes. À Podgorica, il est semble-t-il plus intéressant de construire de nouveaux immeubles plutôt que rénover la vieille ville. Mais c’est un autre sujet !
Partons ensemble à la découverte des richesses, de l’histoire et de la culture du Monténégro.
Les Bouches de Kotor, véritables portes d’entrées
Appelées Boka Kotorska en serbe/monténégrin, les Bouches de Kotor sont l’exemple parfait du mélange entre mer et montagne. En effet, si leur forme rappelle celle d’un fjord, il s’agit en fait d’une ria, canyon d’une rivière submergée.
Habitées depuis le VIe siècle, les Bouches de Kotor offre un condensé de tout ce que le Monténégro peut offrir : des vieilles villes (Stari Grad) au style majoritairement vénitien, de la mer à perte de vue et des plages, de petites randonnées pour découvrir des vues à couper le souffle.
Des vieilles villes de la région, Kotor est la plus connue de toutes et a donné son nom aux Bouches. Ville fortifiée classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, Kotor offre une promenade unique dans les ruelles d’une cité multiséculaire, où chaque recoin, place ou église, a sa propre histoire.
De la cathédrale Saint-Tryphon à la spectaculaire randonnée jusqu’au château et sa vue époustouflante, en passant par les vieilles bâtisses dont certaines datent du Xe siècle, Kotor est une plongée dans un lieu unique.
C’est en voiture que l’on visite le mieux les Bouches de Kotor, en longeant la côte. On y découvre alors de petites merveilles. La plus remarquable est sans conteste Perast et son église Notre-Dame des Rochers édifiée sur un îlot. Petite par la taille, la cité est grande par la magie qu’elle procure.
Ici, le temps s’est arrêté, les maisons de pierre et les palais nous replongent dans l’époque de l’Albanie vénitienne. Le silence des lieux est un appel au repos et c’est le village idéal pour se ressourcer une nuit.
Quarante minutes après Perast, tout proche de la Croatie, se trouve Herceg-Novi, cité méconnue mais tout aussi magnifique. Bien que récente, la ville possède un passé tumultueux, entre occupation vénitienne et ottomane, que l’on peut ressentir sur son architecture.
Ainsi, on y trouve pêle-mêle une forteresse en bord de mer, une prison ottomane sur les hauteurs, un monastère et des églises orthodoxes serbes.
Enfin, de l’autre côté des Bouches, que l’on peut atteindre en prenant un bac, les cités médiévales laissent place à l’ambivalente Tivat. Ville sans intérêt particulier au premier abord, tout change une fois atteint la fameuse marina de Porto Montenegro. Ici, on ne compte plus le nombre de yachts, les marques de luxe et une certaine odeur de richesse. Certains adorent, d’autres détestent. Porto Montenegro représente néanmoins l’ouverture du pays sur le monde extérieur et la réussite d’un projet au départ très ambitieux.
En résumé, les Bouches de Kotor offrent une découverte à travers de splendides paysages, une évasion loin du stress urbain du quotidien et la porte d’entrée d’un pays qui s’efforce de s’ouvrir. L’ambiance de chaque ville s’apprécie à la terrasse d’un café, à l’écoute des papys qui refont le monde et des fontaines.
Cetinje et le Mont Lovćen, le cœur historique du Monténégro
Si vous avez le plaisir de discuter avec un Monténégrin de l’histoire de son pays, il vous parlera très vite de Cetinje et de la montagne toute proche, le mont Lovćen.
Le pays, qui se traduit en français par « montagne noire » ou Crna Gora en langue locale, doit son nom au Lovćen, autrefois recouvert d’une forêt dense et noire. Aujourd’hui, le Lovćen est l’un des cinq parcs nationaux du pays et abrite le mausolée du poète Petar Petrović-Njegoš, réveil des consciences monténégrines et plus généralement Slaves du Sud au début du XIXe siècle, région appartenant alors à l’Empire ottoman.
Le folklore monténégrin aime raconter que le Lovćen a toujours résisté à l’invasion ottomane. Si l’histoire a un semblant de vérité, la réalité historique s’accorde à dire que les Turcs n’ont pas voulu s’embêter à conquérir les bourgades éparpillées dans la montagne. Ce qui est en revanche certain, c’est que les Monténégrins ont toujours défié les Ottomans dès leur prise de pouvoir au XVe siècle.
Dans un premier temps, du XVIe au XIXe siècle, le Prince-Evêché du Monténégro a établi une théocratie autour de Cetinje et de son monastère qui, sans remettre en cause la suzeraineté ottomane, ont contrecarré les plans turcs, au point de céder la région en 1852. Dans un second temps, en 1876, à peine 10 000 Monténégrins ont battu une armée ottomane composée de 75 000 hommes, doublant ainsi le territoire de la principauté du Monténégro, plus tard du royaume.
Cetinje devient alors la capitale, hommage à la ville symbole de la résistance monténégrine et son prince, puis son roi, y établisse le siège du gouvernement. De nos jours, la ville conserve la majorité des vieilles ambassades, certaines abandonnées, d’autres transformées en musées, le nouveau monastère et les ruines du précédent. Surtout, on y découvre une atmosphère patriote, plus que dans toute autre ville du Monténégro, et étonnamment reposante.
Au sortir de Cetinje, en parcourant quelques kilomètres, de village en village, jusqu’à Njeguši, où Petar Petrović-Njegoš est né, on voyage dans les artères du Monténégro, dans des lieux probablement jamais conquis. Aussi nous sommes très loin de l’ambiance des Bouches de Kotor ! Ces villages souhaitent préserver leurs traditions ancestrales et culinaires (dont le fromage de Njeguši) et leur architecture en maisons de pierre.
Enfin, depuis la route du Lovćen ou la vertigineuse route serpentine vers Kotor, c’est un panorama magnifique sur les Bouches qui s’ouvre sous nos yeux.
Du Durmitor à Biograska Gora, à la découverte du Monténégro des montagnes
Le Monténégro, c’est aussi une rencontre avec la nature. Malgré sa petite taille, le pays héberge en son sein cinq parcs nationaux. Outre le Lovćen, trois autres parcs nationaux sont montagneux, dont le Durmitor et Biogradska Gora.
Le Lovćen lui-même offre de jolies randonnées, dont le centre névralgique est Ivanova Korita. Pour les plus aguerris, la plus connue est celle partant de Kotor. Au menu, de la sueur et une vue à couper le souffle. Mais c’est bien à Biogradska Gora et surtout au Durmitor, classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, que la montagne du Monténégro révèle tous ses secrets.
Au Durmitor, principalement centré autour de la ville de Žabljak, nous partons à la découverte des lacs glaciers, dont le plus remarquable est le Crno jezero (lac noir). Accessible à tous, il a cette faculté à nous émerveiller aussi bien l’été, où sa couleur bleue-verte est magnifique, que l’hiver, lorsqu’il se pare de son plus beau manteau de neige.
Les randonneurs pourront s’adonner à leur loisir préféré à la découverte d’un autre lac, le Škrčko jezero, un trésor caché au milieu des sommets et pied du plus haut d’entre eux, le Bobotov Kuk, environ 2 500 mètres d’altitude, que l’on peut gravir par un autre versant.
Il existe une vingtaine de randonnées possibles au Durmitor, avec de nombreux logements disponibles. Le parc est traversé par la rivière Tara, formant le canyon du même nom, le plus profond d’Europe puisqu’il atteint jusqu’à 1 300 mètres ! La plus belle vue et la plus accessible s’admire depuis le pont de Djurdjevica Tara.
Du printemps à l’automne, on peut y pratiquer le rafting sur la partie de la rivière faisant office de frontière entre le Monténégro et la Bosnie. En hiver, le parc national n’est pas accessible, mis à part sa petite station de ski et autour du lac noir.
Moins connu, le parc de Biogradska Gora, situé proche de Kolašin, la station de ski du Monténégro, est un mini Durmitor. Quelques petites randonnées plus ou moins bien balisées, des sommets et quelques lacs glaciers ! Mais il s’agit surtout de l’une des trois dernières forêts vierges d’Europe. Un lieu qui, comme le Durmitor, peut se parcourir à vélo.
Enfin, au sud de Kolašin, les plus aventureux pourront s’essayer à la randonnée menant au canyon Mrtvica. Si la récompense au bout en vaut le coup, soyez prévenu : c’est une randonnée difficile voire dangereuse. Certains passages sont en effet au bord du précipice avec la potentialité de croiser de nombreux serpents l’été !
De Budva à Bar, la côte merveilleuse du Monténégro
Outre les Bouches de Kotor, la côte monténégrine s’étend peu ou prou de Budva à la frontière albanaise, avec Bar comme « ville frontière », les deux parties ayant peu de choses en commun. Détail que nous développerons dans le dernier paragraphe.
En parcourant la route entre les deux villes, difficile de ne pas être époustouflé par les paysages. Notamment par le bleu de l’eau, virant parfois au turquoise, ou avec les petits villages en bord de mer, ainsi que les îles. Une dizaine de plages, privées ou non, accessibles ou non en voiture, offrent un moment de détente au détour d’une visite. Contrairement aux Bouches de Kotor, il s’agit de véritables plages, majoritairement couvertes de galets ou pierres.
Commençons notre périple par Budva, ville la plus touristique du Monténégro. Si le terme ne revêt pas forcément un côté péjoratif, il est vrai que Budva peut parfois faire office de petit parc d’attractions où les Russes sont majoritaires. Fort heureusement, on reste très loin de Dubrovnik et la ville se visite sans se marcher sur les pieds.
La première image de Budva, c’est une ville qui bouge. En témoignent tous ses immeubles en construction, ses terrasses pleines et ses boîtes de nuit estivales en extérieur. La balade le long du petit port nous mène invariablement à la vieille ville, qui semble presque neuve. Ce n’est pas qu’une image : Budva a été quasiment détruite lors du terrible tremblement de terre de 1979.
Aujourd’hui, Budva est revenue de l’enfer et sa vieille ville, si elle n’a pas la magie de Kotor, est une belle découverte.
Une fois parti de Budva, la ville laisse place à de nombreuses grandes plages publiques et, plus loin, le village de Pržno (prononcez « perjno »). Dominé par un grand hôtel, Pržno garde néanmoins un côté authentique avec ses petites maisons de pierre. C’est aussi le lieu idéal pour poser la voiture et marcher jusqu’à la fameuse île de Sveti Stefan. C’est l’image d’Épinal du Monténégro.
Pourtant, elle est inaccessible au commun des mortels. En effet, les lieux sont semi-privatisés et appartiennent à un groupe hôtelier de luxe, qui possède également la Villa Miločer que l’on peut voir de près. Île de pêcheurs jusqu’au début du XXe siècle, Sveti Stefan est transformée en hôtel de luxe sous le régime communiste de Yougoslavie. Ils n’étaient pas à une contradiction près !
Malgré ce caractère élitiste, c’est l’une des plus belles promenades en bord de mer du pays. On y découvre un lieu apaisant et des plages magnifiques. Quiconque apprécie la beauté des environs le temps d’un café. Un lieu où il est même possible de faire trempette hors saison estivale, lorsque les plages ne sont pas privatisées, la météo pouvant être idéale pour la baignade jusqu’à fin octobre.
De Sveti Stefan à Bar, on découvre de nombreuses plages et criques, proches des villages de Buljarica ou Čanj. Ces lieux sont généralement préservés, peu de touristes ayant connaissance des merveilles qui se trouvent en bas de la route. Il faut dire qu’une fois sorti de la route principale, c’est très pentu, étroit et/ou mal entretenu. Rien de très accueillant, donc.
Autour de ces plages se trouve le village de Petrovac, charmante cité de pêcheurs offrant une vue panoramique sur la mer depuis une colline. Un lieu idéal pour y passer la nuit si Budva est trop bruyante pour vous.
Enfin, si le temps le permet, ne manquez pas la vieille ville de Bar, située sur une colline à l’écart de la ville nouvelle.
Le monastère d’Ostrog, au détour du Monténégro religieux
Le monument le plus visité du Monténégro n’est pas la cathédrale de Kotor, ni la citadelle de Budva, encore moins le musée national à Cetinje. Pour le découvrir, il faut se rendre dans un coin perdu entre Podgorica et Nikšić, accessible par une route datant d’un autre temps. Le bâtiment en question est même creusé dans la roche et sa couleur blanche se voit au loin. Nous parlons bien-sûr du célèbre monastère d’Ostrog !
Ce monastère, c’est, avec Cetinje et le Lovćen, l’histoire du Monténégro, avec ses complexités et contradictions. Mais aussi, si l’on en croit la légende, un lieu de guérisons miraculeuses.
Dédié à Saint-Basile d’Ostrog, le monastère est récent puisque fondé au XVIIe siècle. L’aspect actuel date même des années 1920, l’ancien édifice ayant été détruit par un incendie. Monastère sous l’ordre de l’église orthodoxe serbe, il est symbole de la complexité du territoire monténégrin, où l’influence serbe, à la fois historique et religieuse, est très prégnante.
Aussi l’église orthodoxe est une organisation puissante au Monténégro, considéré comme un membre de la famille par presque tous les Monténégrins de confession orthodoxe. Il est ainsi courant de voir une croix dans les véhicules ou la gravure d’un saint dans les habitations. Il peut être compliqué pour un Français de comprendre la puissance de cette organisation, la place de l’église dans le cœur des Monténégrins et les relations complexes avec la Serbie, tantôt fraternelles, tantôt tendues, parfois les deux en même temps.
Visiter Ostrog, c’est donc découvrir un pan de la culture monténégrine, de son histoire et l’un de ses plus beaux édifices. Bien-sûr, il est possible d’atteindre le monastère haut en voiture. Mais pour faire comme un pèlerin le temps d’une journée, il faut commencer par la visite du monastère bas. Construit en 1824 autour de l’église de la Sainte-Trinité, c’est la résidence de la majorité des moines.
Ensuite, grimpons jusqu’au monastère haut. Une longue et difficile randonnée de trois kilomètres, où escaliers, routes et petits passages en forêt alternent rapidement. Une fois arrivé en haut, l’ambiance invite à se mettre dans la peau des pèlerins qui ont gravi cette montée depuis des siècles et on admire le paysage magnifique depuis le monastère. L’intérieur du bâtiment est composé de multiples chapelles et de gravures ou mosaïques de saints. Un lieu magique et un indispensable lors d’un séjour au Monténégro.
Si la foi vous anime, il existe bien d’autres monastères. Parmi eux, citons le monastère de Cetinje, déjà évoqué plus haut, et le monastère de Piva, proche du Durmitor, pas forcément le plus beau mais l’un des plus anciens et reconstruit pierre par pierre après sa destruction par les Ottomans. À moins que vous ne préfériez le monastère de la Morača et ses magnifiques fresques, situé entre Podgorica et Kolašin, Podmaine tout proche de Budva ou encore Savina à Herceg-Novi.
De Skadar à Ada Bojana, les beautés de la frontière albanaise du Monténégro
Terminons notre voyage par les richesses se trouvant autour de la frontière avec l’Albanie. En premier lieu, le lac Skadar, qui se présente comme la première image du pays si vous arrivez par avion à Podgorica. Si ses couleurs diffèrent en fonction de la saison et de la météo, les lieux restent magiques et d’une incroyable beauté pour ce qui représente le plus grand lac des Balkans.
Depuis le village de Virpazar, où se trouve un magnifique point de vue sur le lac depuis la forteresse Besac, il est possible de partir en bateau pour admirer le lac au plus près. Au programme, une balade de deux heures entre les nénuphars, une évasion au fil de l’eau voire une baignade.
Quant à la meilleure vue du lac, il faut s’aventurer sur une petite route pour atteindre le point dénommé Pavlova Strana, un lieu mystique où trône un hôtel abandonné. De là, on aperçoit la rivière issue du lac faire le tour d’une île et c’est l’une des images les plus connues du pays.
Située à environ une heure de route du lac, la ville d’Ulcinj est l’une des plus anciennes de la région, puisque sa fondation remonte au Ve siècle avant notre ère. il s’agit du centre culturel et ethnique de la communauté albanaise du Monténégro, qui représente 70 % de la population de la ville.
Sous l’Empire ottoman, la région était d’ailleurs rattachée à la partie albanaise du sandjak de Scutari pendant 500 ans. Ulcinj est connue pour son ambiance festive en été et sa vieille ville, qui fut autrefois un château. On y découvre notamment une mosquée-église dont le minaret a été coupé après le rattachement d’Ulcinj au Monténégro en 1878.
Mais Ulcinj est avant tout connue par sa « plage longue » (Velika Plaža), étendue sur douze kilomètres de sable fin. C’est non seulement la plus longue plage du Monténégro mais c’est aussi la seule plage de sable fin ! Plages privées et publiques se partagent l’espace. Elle est, sans conteste, la plage la plus accessible du pays, les autres étant soient bondées, soient trop étroites, soient magnifiques mais souvent privatisées et chères.
Tout au bout de Velika Plaža se trouve une île à la forme triangulaire, Ada Bojana. Les géologues estiment qu’il s’agit d’un delta en formation et c’est la raison pour laquelle les deux bras de la rivière Bojana entourent l’île. Ada Bojana, c’est un lieu pour se ressourcer, découvrir les succulentes spécialités de poisson et rigoler devant le spectacle offert par le pont trop étroit pour deux voitures arrivant face-à-face ! La bonne idée serait peut-être de mettre un feu rouge des deux côtés…
Pour les personnes intéressées, Ada Bojana est le seul centre naturiste du pays ! Même si le plus important reste son profil, à savoir une île préservée à 95 %, où la nature a conservé tous ses droits.
Enfin, changeons de région tout en restant à proximité de la frontière albanaise, avec le dernier parc national du Monténégro : Prokletije. Situé à proximité des villes Gusinje et Plav, il est le plus récent des cinq parcs nationaux du pays et offrent de superbes randonnées, parfois difficiles, et des paysages époustouflants avec vallées et lacs. C’est à Prokletije que se trouve le point culminant du Monténégro, le Zla Kolata.
Si ce récit tente de vous faire découvrir le pays dans ses moindres trésors, il ne représente pas tout ce que le Monténégro peut offrir. Les grandes villes (Podgorica, Nikšić, Bijelo Polje…) et plus généralement le nord du pays, sont volontairement laissés de côté mais ces lieux permettent de comprendre de l’intérieur comment s’organise la société locale.
Le Monténégro, c’est aussi la découverte de villages perdus de montagne aux maisons de pierre. C’est aller à la rencontre des locaux et de leur histoire. Un pays fascinant où le passé tente de laisser la place au futur, avec d’importantes conséquences sur le présent. Le Monténégro est donc une invitation à la curiosité et au voyage entre mer et montagne.